Les crues de la Garonne

La variabilité des évènements climatiques sur la vallée de la Garonne et de ces affluents, ainsi que l’hydromorphologie du fleuve, sont à l’origine de crues d’amplitudes variables. Par le passé plusieurs d’entre-elles ont été à l’origine de débordements importants de la Garonne dans son lit mineur.

À l’origine des crues de la Garonne

Une crue correspond à l’augmentation temporaire du débit d’un cours d’eau, conséquence d’un ou plusieurs évènements (fonte des neiges, épisode météorologique important, …). Sur la Garonne, trois évènements météorologiques peuvent être à l’origine de crues, et entrainer le débordement du fleuve dans son lit mineur.
Les crues océaniques (ou crues d’hivers), engendrées par des pluies de longue durée sur l’ensemble du basin versant, provoquent des crues importantes en aval de la Garonne. Les crues océaniques Pyrénéennes se produisent quant à elles au printemps, sous la forme de pluies intenses et courtes sur les reliefs, et sont à l’origine de débits importants. Les crues méditerranéennes se produisent à l’automne sous la forme de pluies orageuses sur la Gascogne. Enfin, sur les derniers kilomètres de Garonne (entre l’estuaire de la Gironde et La Réole), une influence fluvio-estuarienne se fait ressentir, et peut être concomitante à un épisode de crue.

Plusieurs facteurs peuvent aussi participer à l’augmentation des débits d’une crue de la Garonne, tels que la fonte des neiges au printemps (l’influence s’estompe après la confluence avec le Tarn), ou encore l’influence des marées en aval de la Garonne.

Les crues sont des fonctions essentielles à la vie d’un fleuve : les réajustements hydromorphologiques utiles à son bon écoulement (évacuation du bouchon vaseux par exemple), jusque sur les terres alluviales dans les cas de débordements (fertilisation des sols, …), qui contribuent ainsi à leurs attraits socio-économiques. Cependant ces crues peuvent aussi présenter des conséquences néfastes, par la destruction des berges et des ouvrages, ou en mettant en jeux la sécurité des personnes ou le maintien des activités nécessaires au fonctionnement du territoire (activités économiques, agricultures, …). Le risque d’inondation réside ainsi dans la concordance entre le débordement du cours d’eau et l’implantation d’enjeux sur le territoire exposé.

Les crues remarquables de la Garonne

Les chroniques historiques sur les crues de la Garonne sont nombreuses. Elles évoquent les évènements majeurs s’étant produits sur les principales communes de Garonne. Les villes de Toulouse et d’Agen en sont particulièrement riches. Ces témoignages sont des outils précieux aujourd’hui pour comprendre le fonctionnement de la Garonne en période de crues, et de les caractériser.

Parmi les crues marquantes sur la Garonne, on peut citer les quelques évènements :

La crue du 23 juin 1875 : de type océanique pyrénéenne, elle a été l’une des plus importantes jamais relevées sur la Garonne en amont d’Agen. À Toulouse, le débit durant cette crue a atteint environ 7000 m³/s, soit 36 fois le débit moyen annuel, et s’est traduit par une hauteur d’eau de 8,32 mètres à l’échelle limnimétrique du Pont Neuf. Dans la ville de Toulouse, elle a été à l’origine de la rupture d’une digue au niveau du quartier de Saint-Cyprien, l’inondation engendrée causant de nombreux décès.
Pour la partie aval de la Garonne, lors de la crue du 6 mars 1930, il a été relevé une hauteur de 10,86 mètres (un débit de 7500 m³/s, soit 17 fois le débit moyen annuel) à Agen. La ville, à la confluence de la Garonne et du Tarn, fut presque entièrement inondée lors de cet évènement.
D’autres crues historiques ont aussi fait date sur la Garonne, telles que celles de février 1952 ou de décembre 1981, toutes deux de type océaniques.