L’oxygène se dissout dans l’eau jusqu’à un équilibre : la saturation, qui dépend de la température et de la salinité de l’eau. Par exemple, la saturation en oxygène de l’eau douce à 20°C sera obtenue à 9,1 mg d’O2/l contre 7,4 mg d’O2/l pour une eau de mer à la même température ou 11,3 mg/l pour une eau de mer à 10°C. Au niveau du bouchon vaseux, l’oxygène est principalement apporté par l’aération de l’eau et les eaux marines, la photosynthèse y étant négligeable. Tous les autres processus sont consommateurs d’oxygène.
La crème de vase peut devenir anoxique en quelques minutes (15-20 minutes). Sa remise en suspension au sein du bouchon vaseux provoque donc des baisses notables d’oxygène dans la colonne d’eau.
La zone qui rencontre les problèmes de sous-oxygénation des eaux les plus marquants s’étend sur une vingtaine ou une trentaine de kilomètres à l’amont et à l’aval de Bordeaux selon les coefficients de marée en période critique (cas de l’été 2006).
Les problèmes de sous-oxygénation autour du site de Bordeaux en période estivale sont dus à la conjonction :
- de la forte température des eaux
- des faibles oscillations des masses d’eau au cours des cycles de marée
- de la présence du bouchon vaseux en ces lieux
- des émissions d’effluents contenant de fortes charges organiques biodégradables
Le réseau MAGEST a permis de suivre des étiages très différents tels celui de 2006 (étiage très sévère) et ceux de 2007 à 2010 (étiages plus modérés). Un traitement approprié des données permet de visualiser les périodes à risque au niveau de l’oxygène et le nombre d’heures durant laquelle la situation est très préoccupante.
Cas d’un étiage prononcé (2006)
Cas d’un étiage modéré (2007)
Le cas de figure extrême (étiage très sec) ne s’est pas reproduit lors des étiages 2007 à 2010, où les teneurs moyennes journalières minimales d’oxygène avoisinent les 60% de saturation à Libourne et Portets (environ 50% en instantané) et 50% à Bordeaux (30% en instantané). Sur cette dernière période, la qualité des eaux concernant l’oxygène peut être considérée comme « moyenne », et non plus « mauvaise » comme lors de l’été 2006.